Vous souvenez-vous de la rencontre qui a changé votre vie ? De ce moment précis, où vous avez laissé tomber vos barrières pour vous abandonner à quelqu’un ?

En chacun de nous existe un besoin en l’Autre comme il existe un besoin en eau ou en protéines. Ce qui nous anime, c’est ce besoin d’être aimé et d’aimer. Nous vivons aujourd’hui dans une société ou tout est montré, il n’y a plus ou peu de place aux mystères. Quelle est alors la place de l’intime ? Celui-ci représente ce qui il y a de plus retiré en nous, ce qui se dérobe à l’Autre et en même temps ce qui nous lie le plus profondément à lui. C’est une ouverture, c’est ce moment où on sort de notre isolement, où notre intérieur, à travers l’intime, communique avec l’extérieur. C’est le dedans qui devient dehors. Mais alors, à l’ère des écrans et des réseaux sociaux, comment aller à la rencontre de l’Autre ? Quel est cet événement de l’intime ? C’est un geste, simple mais jamais machinal, un regard, une parole ou une main posée sur une épaule. C’est du sensible et en même temps c’est une véritable prise de risques : c’est oser s’abandonner à lui.

Curieuse et intéressée par l’étude des passions humaines, avec Je ferais semblant de vouloir être seule je m’interroge sur ce que c’est de vivre aujourd’hui dans son rapport à l’Autre. Que sommes nous prêt à exposer pour sortir de notre isolement et partager notre soi le plus profond avec l’Autre? Avec nostalgie et mélancolie, je souhaite revenir précisément à l’essence même des rapports humains et d’une rencontre : quelle est la première chose qui nous frappe ? qu’y s’y passe-t-il vraiment ? et à quel moment décidons-nous de créer cette intimité qui devient dedans partagé ?

La nature de nos passions a-t-elle changé ?