Solo pour une danseuse 

l y a les choses qui sont dites, celles qui sont tues et celles que l’on ne dira jamais. La pudeur nous empêche parfois de les prononcer, nous n’osons pas le faire.

Pour moi, la pudeur fait que je ne sais tout simplement pas comment les dire.

 

De là où je viens, les corps ne se touchent pas. Pas d’embrassades, pas de baisers.

Je pensai m’être construite en m’affranchissant de cela, choisissant même un métier où l’expression se fait par le corps, mais je réalise aujourd’hui que cette construction en opposition est, en fait, la continuité de ce que ma famille m’a légué.

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Du lien parental ne me reste que la distance et le silence, et j’ai la sensation de vivre dans le paradoxe de cet héritage. Un héritage que je fuis et que, pourtant inconsciemment, je reproduis.

D’un côté, j’ai une peur immense de la solitude et du silence, un besoin viscéral de créer du lien avec l’Autre, qui vient, je crois, de ma difficulté à en créer avec ma famille, et de l’autre, je me reconnais en eux dans ma pudeur, mon incapacité à formuler les choses intimes.

 

Je ne crois pas que tu le saches est un solo introspectif, une étude sur la pudeur des sentiments. Un projet d’écriture à quatre mains entre la chorégraphe Dorine AGUILAR et la cinéaste Margaux GUILLEMARD mêlant danse, voix-off et projections d’images.

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Une pièce à la fois sur la beauté et la dureté des silences. Ces silences que l’on aurait souhaités bruyants, sur ce qu’ils racontent de nous. Sur ce qui creuse le fossé entre soi et sa famille, créant de la rancoeur et de la colère mais qui nous force et invite à nous lancer dans une quête de compréhension.

 

Sur ce qui nous fait faire un pas avant, et trois en arrière.